A l’instar des jeunes du monde entier, environ 200 élèves se sont mobilisés dans les rues de Bargny, commune située à 30 km de la capitale sénégalaise, le vendredi 15 mars 2019 pour demander des mesures concrètes visant la limitation du réchauffement climatique en dessous de 1,5°C. Plusieurs messages d’alerte sur la crise climatique ainsi que des réponses connues mais souvent ignorées ont été délivrés par les élèves et les organisateurs de cette mobilisation.

La ville de Bargny qui a abrité cette mobilisation des élèves est un symbole même de la réalité et de la manifestation des changements climatiques. Elle subit déjà les conséquences de l’érosion côtière avec l’avancée rapide de la mer (plus 2 mètres/an) emportant plusieurs maisons et modifiant le cycle de la principale activité (pêche) des populations de cette région. A ceci, s’ajoutent les menaces permanentes de la grosse cimenterie d’Afrique de l’Ouest (Société de commercialisation du ciment, SOCOCIM) et la centrale à charbon installée à Bargny, toutes deux émettrices de grandes quantités de CO2, contribuant ainsi donc au réchauffement climatique.
Quelques témoignages des élèves lors de la marche
Marietou, 18 ans, élève en terminale, membre du club environnement du lycée de Bargny :
« Ici, des maisons sont emportées par la montée des eaux. La pollution est une réalité ici. J’ai réellement pris conscience de l’urgence quand j’ai pu constater ses impacts négatifs au quotidien. Je vis dans l’une des zones les plus touchées du pays : des maisons sont emportées par la montée des eaux, l’air est très pollué, une centrale à charbon se trouve à proximité et mon frère souffre de l’asthme, comme beaucoup de voisins par ailleurs. C’est important de s’inscrire dans le mouvement mondial, d’où notre mobilisation au lycée de Bargny»
Talik, 12 ans, élève en 6e au Lycée Français de Dakar :
« Mes parents m’ont parlé des rassemblements au niveau mondial organisés le 15 mars. C’est un sujet qui m’intéresse mon jeune âge. C’est ma responsabilité d’alerter notre génération, nos élus et la société en général sur la nécessité et l’urgence de se mobiliser autour de la crise climatique et ses multiples conséquences. Il faut agir d’urgence»
Pour joindre l’acte à la parole, les enfants ont mis fin à cette mobilisation par une action de reboisement de plus 100 plants, tout en promettant de rééditer leur acte.
– Christian Hounkannou, 350Afrique Organisateur Francophone.