Durant notre escale le jeudi 11 juin 2020, la caravane virtuelle de AfrikaVuka a allumé les projecteurs sur les histoires de lutte contre le changement climatique et le développement de l’industrie fossile à Bargny. Des luttes qui impliquent jeunes, femmes et adultes organisés en réseau des Associations pour la Protection de l’Environnement (RAPEN). A travers des actions de plaidoyer, lobbying, communication mais aussi beaucoup de mobilisations des communautés et des leaders religieux, ce collectif dénonce la violation de leurs droits et de la constitution par l’Etat du Sénégal dans au sein de la campagne ‘’Bargny dit Non au Charbon”.

Déjà menacée par la montée du niveau de la mer réduisant les pêcheries, principale activité des communautés, la pollution de l’air venant de la plus grande cimenterie d’Afrique de l’Ouest (Sococim), Bargny fait désormais face à la menace accrue imposée par la construction de la première centrale à charbon du Sénégal. Cette centrale menace les traditions et modes de vie des populations riveraines ainsi que les moyens de subsistance de milliers de populations locales, dont plus de 1 000 femmes transformatrices de poisson et leurs familles. Un scénario  qui détériorerait les conditions de vie des populations, aggravant ainsi la pauvreté à Bargny. Selon Fatou Samba, responsable des femmes transformatrices de poisson à Bargny, le gouvernement en décidant d’installer cette centrale en plein milieu du site de transformation de poissons viole les droits des femmes et augmente ainsi leur vulnérabilité.

Après avoir contribué à la crise climatique en cours, les centrales à charbon risquent de compromettre gravement l’avenir des communautés et de détruire les écosystèmes si rien n’est fait pour stopper leur expansion. Les communautés affectées par cette usine, par le biais des responsables du RAPEN exigent du gouvernement Sénégalais un renoncement au projet et le démantèlement de l’usine car elles refusent d’être les prochains réfugiés climatiques dans leur propre pays. Elles invitent le président Macky Sall à engager plutôt le Sénégal sur l’autoroute des énergies propres et renouvelables.

Leur position sur la question de la centrale est catégorique et formellement exprimée par tous les panélistes et participants de Bargny: pas de centrale à charbon ni au gaz à Bargny, qui est déjà une ville rouge en terme de pollution. 

Jusqu’au 6 Août, la plateforme AfrikaVuka met en lumière les luttes qui se déroulent en Afrique contre le changement climatique et le développement de l’industrie fossile. Rejoignez les actions en continuant d’envoyer des messages Twitter au président Macky Sall pour lui demander de démanteler la centrale et de la transformer plutôt en parc solaire et éolien.