Après son retrait officiel annoncé du financement de tout projet de charbon, la Banque Africaine de Développement (BAD) donne raison aux communautés impactées par la centrale à charbon de Bargny dans son dernier rapport de suivi du mécanisme indépendant d’inspection sur la mise en oeuvre du plan d’action révisé de la direction pour la vérification de la conformité publié en juin 2020. Dénonçant la gestion nébuleuse et chaotique du projet, ce rapport donne raison aux plaignants qui ont toujours montré une opposition farouche à l’implantation de cette centrale qui viole en les articles 15, 25-1,2, et 98 de la Constitution sénégalaise du 22 janvier 2001 modifiée ainsi que l’Accord de Paris.
Le rapport expose certains manquements et incohérences à savoir la non-conformité et l’absence d’un plan de réinstallation volontaire des personnes affectées, la démission de l’actionnaire principale, les pannes techniques répétitives, les vingt-cinq (25) mesures correctives hautement prioritaires sans ignorer les raccourcis pris pendant la construction et la mise en service, des manquements qui plomberaient le fonctionnement ‘normal’ d’une telle centrale à charbon.
Dans une conférence de presse animée ce 15 août 2020, les responsables du Réseau des Associations pour la Protection de l’Environnement (RAPEN) ont exposé à l’opinion les nuisances environnementales déjà observées et les pertes d’emplois de près d’un millier de jeunes et femmes qui gagnent leur pain quotidien en transformant les produits de mer. Les communautés affectées par cette centrale à charbon, regroupées au sein du RAPEN appuyée par plusieurs partenaires tant nationaux qu internationaux demandent au gouvernement de prendre toutes ses responsabilités face aux dérives communicationnelles, aux tentatives de corruption et de détournement de l’opinion publique orchestrés et mise en oeuvre par les responsables de la centrale.
Elles appellent le Président Macky Sall à prendre la décision de fermeture sans délai de la centrale à charbon de Bargny en raison des multiples violations des normes et procédures qui ont caractérisé sa validation et les nombreux impacts sur les populations, en particulier les femmes, et les écosystèmes de la zone concernée. Pour finir, les communautés n’ont manqué pas de rappeler que le Sénégal n’a pas besoin de combustibles fossiles pour atteindre son émergence mais plutôt d’activer et accélérer son économie en se basant sur les énergies renouvelables.