“Ce que femme veut, Allah veut dit l’adage. Mais pourquoi les dirigeants n’écoutent pas nos cris d’alarme” se demande Fatou Samba, Présidente de l’association Guem Sa Bopp / Femmes transformatrices de Bargny Guedj. “Nous sommes souvent exclues des milieux de décisions concernant l’énergie qui affectent nos vies. Ces décisions sont prises par des entreprises énergétiques occidentales en complicité avec les gouvernements africains” a martelé Fatou Samba à l’ouverture de l’assemblée locale des femmes de Bargny sur l’énergie les 8 et 9 Avril 2019.

Cette assemblée a constitué une nouvelle opportunité pour ces femmes impactées par la centrale de montrer leur opposition à l’égard de ce projet qui viole le respect du droit à un environnement sain inscrit dans la constitution du Sénégal.


En rappelant que l’énergie est une question liée aux droits des femmes, les femmes de Bargny ont réaffirmé leur opposition à la centrale à charbon de Bargny. Cette centrale à charbon si elle est venait à être pleinement opérationnelle compromettrait sérieusement les efforts du gouvernement sénégalais dans la lutte contre les changements climatiques car elle accroîtrait les émissions de gaz à effet de serre de façon significative.

Sur le plan socio-économique, la centrale à charbon de Bargny mettrait plus 1000 femmes de Bargny au chômage ainsi que plusieurs familles qui dépendent de la chaîne de valeur de transformation de poisson.

Au deuxième jour de l’Assemblée, une marche de protestation qui a réuni plus 500 femmes de Bargny a été organisée devant la centrale. Elles ont procédé à une cérémonie funèbre de mise en deuil de la centrale à charbon de Bargny en brûlant une maquette de cette centrale et ont adressé des demandes aux autorités visant la promotion et la concrétisation des solutions basées sur les énergies renouvelables.

– Christian Hounkannou